Histoire

Quelques silex taillés, de rares haches polies, témoignent d’un habitat très ancien. Des vestiges de l’époque gallo-romaine (tuiles à rebords, tessons de poteries, tuyaux de drainage, médaille de la période d’Hadrien) découverts dans la plaine montrent l’importance du village à cette époque.

Au Moyen-Âge, deux seigneurs font édifier une motte et construisent leur château : la Motte-Vodot qui aurait subsisté jusqu’au début du XVIIe siècle et la Motte-Audin.

Dès le Xe siècle, l’église, plus tard placée sous le patronage de Saint-Mayeul, abbé de Cluny, fixe un noyau de population sur le rebord du plateau. En 983, la paroisse Sancti Poncii in pago Alvérinio fait l’objet d’une donation d’un prêtre, nommé Bos, à l’église d’Escurolles. La paroisse de Saint-Pont est terre d’Auvergne. A partir de 1225, elle forme avec Escurolles, l’Anglard et Fouranges une enclave dans la province du Bourbonnais.

Aux XIe, XIIe et XIIIe siècles, la Paroisse de Saint-Pont connait une vie religieuse intense, comme en témoigne la présence de plusieurs établissements ecclésiastiques : l’église paroissiale, le prieuré clunisien de Chambarande, le membre hospitalier de l’Alliat et l’ermitage de Saint-Thibaud.

Au cours du XIIIe siècle, la commune connaît une forte poussée démographique: les communautés familiales s’établissent aux Gaudons, aux Marquets, aux Fourneaux, aux Rases, au Cognet et deux seigneuries s’implantent à La Lécholle et à Chausse-Courte.

L’histoire des seigneuries dans la paroisse de Saint-Pont reste méconnue, les actes antérieurs au XVe siècle étant rares.

De 1675 à la Révolution, trois générations de sires Bégon de la Rouzière, vont se succéder en tant que seigneurs de Saint-Pont, de Chambarance et de l’Anglard. Tout débute en 1673, quant Blaise Bégon de la Rouzière, seigneur de Biozat, achète le château de Saint-Pont. Son petit-fils, le marquis François-Louis-Anne de la Rouzière, né en 1750, sera le dernier seigneur de Saint-Pont. Il s’intéressera à l’agriculture et développera ses vignobles qui couvriront plus de 10 ha au moment de la Révolution. Élu député pour la noblesse aux États-Généraux en 1789, il est l’un des principaux auteurs de la proposition de répartir les impôts entre les citoyens des trois ordres, proportionnellement aux facultés de chacun. Mais après l’abolition des privilèges dans la nuit du 4 août, il démissionne le 17 septembre. Le château et les domaines du Seigneur de Saint-Pont sont alors vendus.

Les armes de la famille Bégon de la Rouzière, seul blason connu de la commune: “D’azur, à trois roues d’or posées deux et une, au chef d’argent, chargé d’un lion léopardé de gueules”. Elles sont encore visibles dans le chœur de l’église de Biozat.

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Au XIXe et XXe siècles, l’histoire de la commune marche sur les pas de celle de la région, au gré des évènements marquants, notamment les guerres. Ainsi, peu de faits notables a marqué sa propre histoire. On peut tout de même citer l’Église, qui sera rachetée par la commune et fera l’objet d’importants travaux (agrandissements, reconstruction du clocher, construction d’un presbytère). De leur côté, la mairie et l’école, qui sont attenantes, ont été érigées en 1861, puis agrandies en 1881. Au fil des années, le bâtiment principal a été rénové et aménagé tout en gardant son aspect initial.

La population est passée de 932 habitants en 1801 à 1 091 en 1846, mais à la fin du 19e siècle, il n’y avait plus que 736 habitants. En raison de l’exode rural et des deux Guerres mondiales, le 20e siècle a vu les chiffres de la population décroitre de façon dramatique. La Guerre de 14-18 a raflé la vie de 32 hommes âgés de 19 à 37 ans. Celle de 39-45 a aussi modifié la démographie de la commune, avec une vingtaine de prisonniers dans les stalags allemands et une centaine de réfugiés en 1940. Depuis 1975, la population de la commune est en progression constante, passant de 387 habitants à 460 en 1999 et quasiment 750 aujourd’hui. Cette inversion de la courbe démographique est une particularité communale car ce n’est pas forcément le cas dans les communes environnantes.

Bon à savoir : Saint-Pont se dit en patois Saint-Péon. Sous la Révolution, le village fut débaptisé et prit le nom de Bellerive-sur-Chalon, puis de Mont-sur-Chalon.